"Qu'est-ce qu'on veut et qu'est-ce qu'on peut?"
"A partir de la question de la dette, il faut poser la problématique de la démocratie qui serait d'ors et déjà ligotée par les accords."
Paroles de Fathi Chamkhi avant l'atelier 9.
A gauche, la liste des 9 ateliers. Seul le n° 9 est écrit en arabe... |
Dès 09h00, les ateliers de travail se mettent en place. Comme il n'y a qu'une seule salle de conférence et neuf ateliers prévus, chaque groupe aménage comme il peut son espace au sein de l'immense hall. Fidèles au rendez-vous, Monika, Renaud, Achille et moi-même nous rendons dans celui de l'atelier "Souveraineté populaire" animé par Fathi et auquel nous avons, à notre petite échelle, contribué. Nous y retrouvons Meghda et Azza Chamkhi respectivement femme et fille de Fathi. Nous attendons tous que les personnes inscrites arrivent. Mais à 10h00, toujours rien. Fathi et Mokhtar ont sorti les drapeaux et les banderoles à l'effigie du RAID, d'ATTAC et du CADTM. Chacun s'affaire à mettre en place pancartes et tissus, à préparer des affiches en arabe et en français, afin de visibiliser l'atelier et de prévenir les participants que l'atelier va commencer. Monika et Azza, en véritables harangueuses, sillonnent les allées du restaurant dans l'espoir de ramener quelques traînards du petit-déjeuner. Il s'agit presque d'une sorte de mini-campagne, Azza arborant l'affiche avec l'inscription de l'atelier et Monika hélant les militant(e)s reconnaissables grâce au bracelet rouge attaché au poignet. Encore une fois, je constate à quel point les femmes sont toujours très actives aux côtés des hommes...
Dans un coin plus visible, une table de librairie a été mise en place et à différents endroits on a scotché des feuilles fléchées indiquant l'atelier.
Où sont les gens? Dorment-ils encore après avoir fait la fête? Mangent-ils encore? Se baignent-ils? Peut-être n'ont-ils pas trouvé l'atelier et découragés sont allés voir ailleurs? Un moment de découragement envahi notre petite assemblée francophone. On se dit que si ça commence comme cela, l'avenir de la Tunisie est mal parti... Heureusement, les médias sont présents et profitent de la disponibilité de Fathi pour l'interviewer. Celui-ci se montre très à l'aise devant micros et caméras. Il a l'habitude et maîtrise très bien son sujet et son image. Il sait par coeur son discours sur la dette et semble également bien connaître les aléas du travail de militant... Finalement, les gens arrivent petit à petit et finissent par former un groupe conséquent et très actif dans le débat.
Fathi ouvre l'atelier "souveraineté populaire" par un exposé d'une vingtaine de minutes : "Le régime contre lequel le peuple s'est révolté est toujours en place. Les bases en sont la domination étrangère impérialiste. (...) La grande question est le droit du peuple tunisien de décider de son avenir en toute souveraineté. (...)".
Puis il aborde la question des investissements étrangers avant de continuer sur les trois axes de son discours :" La question de la dette est aussi une question politique. D'un côté on prétend que la dette finance la Tunisie, de l'autre qu'elle fait sortir l'argent. C'est la Tunisie qui finance l'étranger et non l'inverse. La Tunisie a plus donné d'argent qu'elle n'en a pris. Les créditeurs contrôlent le pays. L'investissement direct étranger n'est pas neutre. C'est l'investissement des états qui fait le tri dans les régions qu'ils considèrent bénéfiques ou non. Ce tri est le résultat de cette interférence des forces impérialistes. Des choses ont été imposées qui ont vidé la souveraineté nationale de son contenu. A commencer par le programme d'ajustement structurel. (...)
Fathi Chamkhi aborde la question de la "dette odieuse" : "Sous Ben Ali il y a eu des accords non légitimes auprès du peuple qui protègent les investisseurs étrangers. (...)" Fathi relève : " Les questions relatives à la dette sont absentes de la scène après la révolution. Mais pour que le peuple puisse être libre il faut qu'il soit autonome." Puis il conclut : "Dans l'Histoire, il existe peu d'expériences où le peuple a directement contribué à l'écriture de sa constitution. La constitution n'est pas uniquement technique. Il s'agit aussi de questions sociales, des intérêts du peuple."
Le débat est ouvert. Les personnes présentes n'ont qu'une journée pour proposer un texte de contribution pour la constitution. C'est court. Mais chacun et aussi chacune exprime ses idées, pose des questions, fait avancer le débat.
Les personnes arrivent au fur et à mesure... |
Où sont les gens? Dorment-ils encore après avoir fait la fête? Mangent-ils encore? Se baignent-ils? Peut-être n'ont-ils pas trouvé l'atelier et découragés sont allés voir ailleurs? Un moment de découragement envahi notre petite assemblée francophone. On se dit que si ça commence comme cela, l'avenir de la Tunisie est mal parti... Heureusement, les médias sont présents et profitent de la disponibilité de Fathi pour l'interviewer. Celui-ci se montre très à l'aise devant micros et caméras. Il a l'habitude et maîtrise très bien son sujet et son image. Il sait par coeur son discours sur la dette et semble également bien connaître les aléas du travail de militant... Finalement, les gens arrivent petit à petit et finissent par former un groupe conséquent et très actif dans le débat.
Fathi ouvre l'atelier "souveraineté populaire" par un exposé d'une vingtaine de minutes : "Le régime contre lequel le peuple s'est révolté est toujours en place. Les bases en sont la domination étrangère impérialiste. (...) La grande question est le droit du peuple tunisien de décider de son avenir en toute souveraineté. (...)".
A droite, Amira Dkhil de l'Organisation Tunisienne de Citoyenneté (OTC) |
Fathi Chamkhi aborde la question de la "dette odieuse" : "Sous Ben Ali il y a eu des accords non légitimes auprès du peuple qui protègent les investisseurs étrangers. (...)" Fathi relève : " Les questions relatives à la dette sont absentes de la scène après la révolution. Mais pour que le peuple puisse être libre il faut qu'il soit autonome." Puis il conclut : "Dans l'Histoire, il existe peu d'expériences où le peuple a directement contribué à l'écriture de sa constitution. La constitution n'est pas uniquement technique. Il s'agit aussi de questions sociales, des intérêts du peuple."
Le débat est ouvert. Les personnes présentes n'ont qu'une journée pour proposer un texte de contribution pour la constitution. C'est court. Mais chacun et aussi chacune exprime ses idées, pose des questions, fait avancer le débat.
Amira Dkhil de l'Organisation Tunisienne de Citoyenneté (OTC) a également rédigé un résumé de l'atelier.
Les participants travaillent dur toute la journée malgré la chaleur et la fatigue... |
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