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vendredi 21 octobre 2011

Arrivée

Ambiances à J-2 avant les élections... Le sol tunisien m'accueille avec 24 degrés et me réchauffe  : en France, la barre est en dessous du 10. Je demande au chauffeur de taxi qui m'amène dans le centre de Tunis, où j'ai rendez-vous avec Amira, s'il va voter dimanche. Il me répond dans un sourire " oui, pour Ennahda". Je lui demande pourquoi ce choix. Il ne parle pas bien le français (et je ne parle pas l'arabe) et c'est difficile de partager une conversation mais je comprends que ce parti lui semble différent car "droit". Arrivée sur l'avenue Bourguiba, je sens la rue en pleine effervescence... Du moins, particulièrement par rapport à ce que j'ai vu en juillet. Tandis que je cherche le bar de l'Univers, je croise un attroupement devant les affiches électorales où les gens discutent vivement. Dans la rue, les journalistes de tous pays sont repérables avec leurs appareils photo autours du cou, ainsi que les équipes de tournage, micros à la main et caméra sur l'épaule. En ce moment unique, la Tunisie appartient au monde entier dont les yeux et les oreilles sont braqués vers elle... Probablement pour quelques jours, voire quelques heures seulement. Attablée au Café de l'univers avec mes bagages, je ne semble pas une simple touriste. Je fais potentiellement partie des journalistes étrangers devant lesquels il faut faire bonne figure.

En attendant Amira, je discute avec un français repérable à sa chaise roulante. Il vient me dire "ça a une signification que vous ayez rendez-vous dans ce café. Savez-vous qu'ici c'est le rendez-vous des intellectuels de gauche tunisiens?" Je regarde la devanture en bois de ce bar à l'architecture occidentale des années 20. (L'image d'Ernest Hemingway me vient à l'esprit) Le Français est venu en Tunisie après la révolution, pour voir. Lorsque Amira arrive, nous nous retrouvons très vite entourés de gens, ici le "vieux frère" qui me montre le livre qu'il a écrit, là une jeune étudiante en arts ravie de croiser depuis quelques temps journalistes et photographes. Sur l'avenue, des voitures passent en klaxonnant, des fenêtres sortent des têtes et des mains brandissant des drapeaux à effigie de l'un des nombreux partis se présentant. Amira me dit "C'est comme cela tous les jours..." Elle évoque les gens issus des partis qui n'ont pas assez d'argent pour faire campagne et dont les militants distribuent les tracts et discutent avec les passants en essuyant parfois des violences verbales et même physiques : "C'est la révolution de papier" me dit-elle en souriant.
 

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