Ce matin je dois rejoindre des
militants de l’UDC qui organisent une
manifestation devant l’assemblée constituante au Bardo. Pour ne pas être trop
en retard, je décide de prendre le taxi. Erreur fatale. Le premier chauffeur de
taxi que j’arrête porte la barbe. Lorsque je lui demande de m’emmener au Bardo,
il me lance un regard qui en dit long sur ses opinions politique. C’est à peine
s’il prend la peine de sortir un son de sa bouche. Je suis obligée de lui
arracher un non muet (Lè ?) avant de poursuivre ma quête sous le soleil
écrasant de la fin de matinée. Au bout du troisième refus, le dernier chauffeur
de taxi me criera « Le musée du Bardo est fermé aujourd’hui Madame,
regarde mieux ton guide touristique, je t’amène à Carthage si tu
veux ! ». Ben voyons… Yala ! Tout le monde sait qu’il y a une
manifestation au Bardo aujourd’hui … Je finis par prendre le métro.
Arrivée à la manifestation très en
retard, je raconte mon périple. On m’explique qu’avant la révolution beaucoup
de chauffeurs de taxi travaillaient également pour la police politique de Ben
Ali. Aujourd’hui les anciens adeptes du régime dictatorial se tournent tout
naturellement vers les islamistes.
Comme partout, comme toujours, les faibles (faibles d’âme, faibles d’esprit…) se rassemblent autour du gagnant. Seuls les forts savent lutter avec et pour les démunis et les discriminés. Les tunisiens le savent, du moins ceux qui ont participé à la révolution et ce bien avant le 14 janvier. Avant que les « faibles » ne rejoignent les gagnants du moment, la masse exacerbée des hommes et des femmes en colère, devenue plus lourde dans la balance des pouvoirs.
Un temps au sommet, suspendu au-dessus des lourdeurs du quotidien, un temps où l’espoir domine la peur et où chaque personne semble pouvoir s’accomplir dans toute son humaine puissance. Le temps où les forts pardonnaient aux faibles car ils semblaient regarder vers la même direction.
Comme partout, comme toujours, les faibles (faibles d’âme, faibles d’esprit…) se rassemblent autour du gagnant. Seuls les forts savent lutter avec et pour les démunis et les discriminés. Les tunisiens le savent, du moins ceux qui ont participé à la révolution et ce bien avant le 14 janvier. Avant que les « faibles » ne rejoignent les gagnants du moment, la masse exacerbée des hommes et des femmes en colère, devenue plus lourde dans la balance des pouvoirs.
Un temps au sommet, suspendu au-dessus des lourdeurs du quotidien, un temps où l’espoir domine la peur et où chaque personne semble pouvoir s’accomplir dans toute son humaine puissance. Le temps où les forts pardonnaient aux faibles car ils semblaient regarder vers la même direction.
Pourtant ils disent parfois « on
ne reviendra jamais en arrière » lorsqu’ils ne sont pas dans un moment de
désespoir où « le pire est à venir ». Pourtant ils, elles savent que
quoiqu’il advienne rien ni personne ne pourra leur ôter ce moment vécu entre
tous où l’impossible était à portée de main.
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